Gilbert Simondon et la philosophie du hacking

Ethos technicien et information. Simondon par Nicolas Auray

Bien que n’ayant personnellement que peu goûté le «style» d’écriture Simondienne – pour l’instant avec «Du mode d’existence des objets techniques», attendons la suite –  force est de constater que son analyse de la relation de l’homme à la technique inspire nombre de chercheurs de l’ère numérique : on en connait la lecture remarquable par Bernard STIEGLER, plus récemment on sait qu’elle accompagne le travail d’Olivier LE DEUFF (Thèse : la culture de l’information en reformation)

… MAFFESOLI lui-même s’en est référé au détour d’une conférence (Journées du CEAQ de Novembre 2009 à Porto Allegre).
Ici, Nicolas AURAY, très intéressant chercheur en sociologie de l’Internet, nous livre une analyse du « phénomène hachers » à partir de lui. Un texte typique, qui éclaire bien la réception que l’on peut avoir du « texte Simondien » :

En première partie il dessine le rapport ambigüe de SIMONDON à la cybernétique ( voir la page 9 : « Simondon et les conceptions de l’information » ).

Le hacking : philosophie politique de Simondon ?

En deuxième partie il pose la question, “Quelles sont les extensions politiques du concept d’information présents chez Simondon ? » : c’est le lien entre la pratique des hackers – à savoir leur enquête exploratoire de la machine ou du programme (par overclock et overburning) -, et la philosophie des techniques de Simondon pour qui “L’homme authentiquement technicien, authentique pair des machines, est celui capable d’interpréter un fonctionnement en termes d’information ” (Simondon, 1969; pp.139-140) -…

La conclusion sur les « deux visages de l’encyclopédisme » à laquelle se livre AURAY, à partir de la définition des « statuts de minorité » et « statuts de majorité » liant l’homme à l’objet technique, peut paraître abscons pour quiconque n’ayant pas accès au vocabulaire particulier du philosophe et son usage central des dualismes…

source : Ethos technicien et information. Simondon reconfiguré par les hackers – Nicolas Auray. 2002.

Originally posted 2010-12-05 11:44:11.