Le paysage d’Internet en 2010

A l’orée des années 2010, Internet, en se développant hors des ordinateurs pour gagner les supports mobiles (téléphones etc.) mais aussi l’environnement physique (des puces RFID aux nanocapteurs placés dans les murs des villes et habitations ou dans les objets quotidiens) prend une forme problématique inédite dans nos vies sociales : ces trois espaces/temps pour l’instant distincts – que préfigurent encore le Web des ordinateurs, l’Internet Mobile et l’Internet Ambiant- sont en voie de fusionnement en un véritable « environnement numérique » cohérent sous l’impulsion du développement stratégique des « industriels de la collecte de données » .

D’un certain point de vue, Google, Facebook, Microsoft (et quelques autres dont les rescapés de l’industrie logicielle du XXe siècle comme Apple, Microsoft..) ont pour pratique de collecter et traiter les traces informatiques des millions de personnes utilisant leurs services, en continu, de part le monde.

Matériellement ce traitement de données sur les comportements des internautes a pour centre technique de gigantesques “centres de données ” équipés de techniques de traitement de l’information en temps réel dont ils sont propriétaires.

 En surface on parle « d’économie de l’attention » pour qualifier les techniques de maintien des internautes sur les réseaux des Industriels de la collecte de données. On parle de « systèmes de recommandation » pour qualifier l’usage marketing du traitement de ces données à l’attention de ces mêmes internautes. Une boucle rétroactive est activée en permanence dans ce qui devient une cybernétique sociale qui influe (ra) sur eux, elle a pour coeur les data-centers de l’Internet.

En terme fonctionnel on peut déjà observer cette logique de récupération et traitement de nos données par exemple dans le service de messagerie de Google : Gmail, et sa publicité contextualisée.

Originally posted 2020-10-25 16:24:59.